L’enseignement du Banyan à Auroville.

Il est de nombreuses variétés de ficus, en France, c’est ficus carica  notre figuier et ses figues délicieuses!

En Inde et au Népal c’est «  pipal » ou ficus religiosa dit « l’Arbre de Bouddha », puisque c’est sous son ombrage que Gautama Boudha a connu l’illumination . Pipal a un tronc unique, robuste, noueux et  un port  en forme de sphère, qui s’étire de manière équilibrée et vers le haut et à l’horizontal. Ses  feuilles, en forme de cœur (cordées), sont caractéristiques avec une fine et longue pointe qui termine le lobe et s’étire inlassablement  vers l’ether invisible.

En Inde, plus spécifiquement au Tamil Nadu, il y a ficus benghalensis, le banyan, avec qui  j’ai  fait connaissance à Auroville, à quelque kilomètres au nord de Pondichéry.

 Auroville est un lieu très particulier qui a vu la création ex nihilo en 1968 d’une « cité d’un autre temps », sous la vision spirituelle éclairée et préparatrice aux temps actuels de la Mère et de Sri Aurobindo.

Certains diront  « une cité du futur », d’autres « …du passé », et il est vrai que l’on perçoit facilement des énergies, connues, reconnues  venant d’un autre espace dont on ne sait dire s’il est du passé, du présent ou du futur. Un endroit propice à la méditation, au mysticisme, à l’élévation, à la transcendance, à l innovation et la création d activités ou produits innovants, un espace rempli de jardins merveilleux, d’Êtres légers et éthérés. Auroville , comme une cité de lumière en incarnation sur Terre.

Le temple de la Mère, Matrimandir, ressemble à un vaisseau spatial, ou l’idée que l’on s’en fait, et c’est à ses pieds qu’un banyan accueille tous les matins la méditation du lever du soleil des auroviliens. L’espace est sacré, il a été consacré, et est reconsacré à chaque instant par la présence des êtres de pleine conscience.

Ce banyan a plus d’une trentaine de troncs  et constitue à lui seul un micro espace forestier. La « stratégie » de cet arbre est particulière, la plupart des ficus sont hémi-épiphytes (semi aériens).

L’homme lui a donné des noms étranges et qui font peur, « arbre étrangleur » pour ceux qui poussent sur un autre arbre et l’entoure petit à petit dans leur propre  tronc étouffant irrémédiablement l’hôte qui les a vu naître. On appelle aussi   «  l’arbre qui marche » le banyan dont la technique de spatialisation est tout à fait exemplaire.

 La croissance du banyan s’effectue bien évidemment à la verticale avec, en parallèle, un étirement important, une poussée régulière et prédominante  dans le plan l’horizontal. Afin de soutenir des branches faisant plusieurs dizaines de mètres de long , des racines épiphytes ( aériennes)  vont descendre régulièrement depuis les branches vers le sol, afin de s’enraciner et constituer un nouveau tronc. Celui-ci est entièrement solidaire de la branche dont il provient, et une fois enraciné au sol il va la soutenir  dans la prolongation de son parcours d’extension et de colonisation de nouveaux espaces. Ces nouveaux troncs se multiplient régulièrement, jalonnant la croissance du banyan  de véritables tuteurs dans une cadence parfaitement réglée et équilibrée.

Ce qui est vraiment magnifique dans ce que le banyan exprime et le parallèle que j’en ai fait, c’est qu’il y a, selon  moi, une illustration des processus de vie/mort et des allées et venues qui s’effectue entre le ciel et la Terre dans le processus d’enracinement.

Le banyan est d’une certaine façon une illustration de l’arbre de Vie. Un arbre qui dépasse sa simple espèce par son processus cadencé, équilibré, harmonieux, imparable, un peu comme des grandes familles terrestres qui s’entraident, quoiqu’il arrive pour assurer un développement harmonieux de toute la planète.

Dans l’observation de la croissance du banyan, le passé, le présent, le futur se confondent : une branche continue d’avancer alors que de sa partie plus ancienne une racine aérienne va plonger pour faire un nouveau tronc, comme si du passé une lignée venait soutenir l’évolution, l’expansion des plus anciens. Vie mort n’existent plus et se confondent on ne sait plus réellement qui de  du vieillard ou du bambin est le véritable enfant (de la branche qui avance ou de seule qui plonge vers le sol et soutient) Le banyan semble exprimer les lois universelles de la vie, de l’ évolution de l’éternité, de la résurrection et des cycles et des monades qui le régisse  Un arbre, un spécimen, une forêt ; One people, one Na tion !

Gratitude au banyan, à Auroville et aux êtres qui le font vivre.

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